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mardi 30 avril 2013

Le cycle des sorcières

N'allez pas demander à un(e) libraire (à moins qu'il/elle ne soit très très bon) si il a le cycle des sorcières de Pratchett, c'est moi qui ai appelé cette série de quatre romans comme ça.

J'aime beaucoup Pratchett, mais j'en sature vite aussi. Je n'ai par exemple jamais pu finir Les Annales du Disque-Monde. Certes, je me suis bien tapée sur les cuisses avec les premiers tomes, mais j'ai rapidement eu une indigestion Pratchettienne. Un peu comme quand j'ai découvert Bill Bryson avec "Promenons-nous dans les bois" et que j'ai décidé de lire tous ses romans en une fois. Même effet. Eurp. Trop is te veel comme on dit ici.

Alors que je me lamentais misérablement de n'avoir plus rien à lire il y a de cela quelques semaines, errant dans l'appart' en robe de nuit tachée de dentifrice, chaussettes en pilou et cheveux crasseux comme il se doit pour une âme en peine, Maguth me ressorti un livre de Pratchett. Eurp. "Mais non - qu'il me dit en caressant mes pauvres tifs gras comme on calme une vache malade - cette série-là te plaira, elle est plus aventure fantastique et un peu mois chtarbée que les Annales". Calmée par ses douces paroles et par le Snickers qu'il agitait devant moi, je me fiais à lui et décidais de re-tenter l'aventure Pratchett. Je ne fus pas déçue.

Tout commence avec Les Ch'tits Hommes Libres


Tiphaine Patraque est la petite-fille de Mémé Patraque. Pour vous cela ne signifie rien, mais pour les habitants du Causse, un pays de collines vertes et calcaires où paissent des moutons et où l'on vit au gré des produits fermiers, cela veut dire beaucoup. Énormément même. Surtout si la jeune Tiphaine, 9 ans et armée d'une poêle à frire, sauve son petit frère de la Reine des Fées et se découvre sorcière, bénéficiant pour se faire de l'aide de rien de moins que les Nac Mac Feegle, petits bonshommes à la peau bleue couverte de tatouage et en kilt écossais, aux cheveux roux et à l'hygiène douteuse qui n'aiment rien moins que se saouler la gueule et foutre le boxon à grand renfort de Miyards!

Nous découvrons donc ici les personnages qui vont nous accompagner pendant quatre tomes: l'apprentie-sorcière Tiphaine aux cheveux bruns qui ne pourra jamais être une princesse vu que celles-ci ont toujours des cheveux blonds, et la horde de Nac Mac Feegle au dialecte et au comportement plutôt, disons, imprévu. Des personnages volontaires au caractère bien trempé mais aussi et surtout très attachants.

Si les Annales m'avaient semblées lourdes à digérer, le premier tome de ce que j'ai nommé le cycle des sorcières en est la version light. Pour qui ne connaît pas Pratchett par exemple, c'est une excellente entrée en matière, de même que pour les ados ayant aimé Harry Potter. Son humour y est plus discret mais bien présent, et l'histoire est fraîche, drôle et émouvante quand il évoque la relation qu'a Tiphaine avec sa Mémé Patraque.

Un Chapeau de Ciel


Tiphaine a maintenant 11 ans, et est envoyée loin de chez elle pour la première fois afin de suivre un apprentissage de sorcière digne de ce nom chez la bizarre Mademoiselle Niveau. Étant déjà particulièrement douée pour la sorcellerie, c'est sans s'en rendre compte qu'elle attire l'attention sur elle d'un être étrange et dangereux dont elle devra se débarrasser au risque de disparaître et de mettre ses proches en danger.

En bonus des Nac Mac Feegle, toujours présents, Un Chapeau de Ciel fait intervenir cette fois plusieurs autres sorcières, et l'on en apprend un peu plus sur ce que c'est que d'être une sorcière dans le monde de Pratchett. Et on est plutôt loin de l'image classique de la sorcellerie.

C'est avec une joie non dissimulée que j'ai retrouvé ici Mémé Ciredutemps, LA sorcière de Pratchett. Ce personnage haut en couleur apporte à ce second volume plus de profondeur mais aussi et surtout de bonnes tranches de rire. Les Nac Mac Feegle sont quant à eux coupables de m'avoir fait rire d'un de mes bons gros rire gras lors de leur tentative de déguisement en humain voulant boire un coup dans une auberge...

L'Hiverrier


Le temps passe, Tiphaine a 13 ans maintenant et est cette fois en formation chez Madame Trahison, une très vieille sorcière aveugle effrayante vivant dans une maison où tout doit être noir. Accompagnant cette dernière à une danse étrange au milieu de la nuit dans le fin fond des bois, Tiphaine, emportée par la musique, se mêle joyeusement à la ronde au lieu de rester assise sans bouger comme ordonné par Mme Trahison. Quelle erreur! La danse, célébrant les saisons, accueillait l'Hiver et l’Été, et Tiphaine, toute à sa joie de danser, à charmé l'Hiverrier et vexé l’Été.

Poursuivie par les assiduités de l'Hiverrier qui lui envoie des flocons à son effigie, des roses de glace, ou, plus gênant, façonne des icebergs la représentant (avec comme conséquence de fameux accidents maritimes), Tiphaine va devoir arrêter l'hiver qui redouble d'ardeur et empêche l'été d'arriver.

Si j'ai trouvé le dénouement de ce troisième tome un peu brusque, j'ai adoré retrouver Mémé Ciredutemps mais aussi et surtout Nounou Ogg, les deux sorcières les plus puissantes du Disque-Monde. Madame Trahison se débrouille pas mal  non plus dans le genre et apporte une nouvelle dimension au statut de "sorcière": le pipo.

Je m'habillerai de Nuit


Tiphaine a 16 ans et est désormais la sorcière officielle du Causse. Elle inspire le respect mais aussi un peu la crainte, mais ce que personne ne voit est qu'elle est fatiguée. C'est une bien lourde tache pour une jeune fille comme elle de devoir prendre soin de toutes ces personnes. Qui plus est quand elle apprend qu'une famille voisine sombre dans un drame sordide: un mari et père violent vient de tabasser sa fille de 13 ans enceinte. Cette dernière perd son bébé et Tiphaine l'amènera chez les Nac Mac Feegle pour lui permette de se remettre au calme. Entre temps, Tiphaine constate avec angoisse qu'un mal étrange s'empare des personnes partout autour d'elle: une méfiance et une haine grandit dans le cœur des gens envers les sorcières. D'où vient cette violence, toujours accompagnée d'une odeur pestilentielle que seules les sorcières perçoivent?

Ce dernier volume fut pour moi le moins bon. Il se différencie des trois autres par sa noirceur et l'absence quasi totale d'humour. L'entrée en matière, déjà, n'est pas folichonne: une jeune ado battue et enceinte, ça ne donne pas envie de se bidonner. J'ai aussi trouvé que l'idée que Tiphaine soit une fois de plus la cible d'un être malfaisant étant la fois de trop. J'aurais préféré que la menace soit plus générale. Certes, nous retrouvons ici mes deux sorcières méga puissantes préférées, ainsi que d'autres que j'ai joyeusement mélangées au point de plus trop savoir qui était qui, mais cela me semblait trop fouillis et en même temps trop superficiel. Seule la fin rattrape - un peu - le reste.

Conclusion

Un cycle bien sympathique, facile d'accès aux novices Pratchettiens tout comme aux djeunz, et une bouffée d'air frais si comme moi on a fait une overdose des Annales. Pas besoin d'avoir lu ses dernières d'ailleurs pour appréhender le monde dans lequel évolue Tiphaine.

Miyards!

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