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mercredi 27 juin 2012

Critique de film: The Grey

Sun Stars: * *
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année: 2011
Réalisé par Joe Carnahan
Avec Liam Neeson, Frank Grillo, Dermot Mulroney, Dallas Roberts, Joe Anderson, Nonso Anozie, Ben Bray


Encore un exemple flagrant des dégâts que peut faire une bande-annonce foireuse. Celle de The Grey nous présentait un film d'action sanglant lambda avec un Liam Neeson dans un rôle à la Taken. Attention, j'ai adoré Taken! Donc ceci n'est pas une critique négative, mais du coup, je m'attendais à un film du même accabit. Une sorte de hack & slash cinématique sans réflexion, juste jouissif si on aime le genre et qu'on veut reposer ses neurones.

Mais dès le début du film, on comprend qu'on aura droit à autre chose.

The Grey, ça raconte l'histoire d'un gars, John Ottway, tireur d'élite engagé par une compagnie pétrolière pour protéger les employés travaillant dans le grand nord contre les agressions des animaux savach'. Mais un jour, alors qu'il prend l'avion avec des travailleurs rentrant à Anchorage (Alaska), ils sont victimes d'un crash. Il ne reste que peu de survivants, et ils doivent faire face à une nature et un climat hostile. Les choses se corsent d'autant plus qu'une meute de loups mangeurs d'homme entreprend de les chasser...

Pour ceux qui le savent, j'ai quand même un peu étudié les loups lors de mes études supp' et ils ont fait le sujet de mon travail de fin d'année. Du coup, évidemment, le sujet de The Grey (man vs bad bad wolves) me gênait plutôt fortement. Déjà, de un, les loups mangeurs d'homme, ça n'existe plus depuis des décénnies. De deux, le film regorge d'invraissemblances éthologiques plus farfelues les unes que les autres. Et de trois, les loups ont besoin de tout sauf de mauvaise publicité vu leur statut d'animal en danger.

Mais alors, pourquoi j'ai bien aimé le film?

Peut-être parce que justement, The Grey ne s'adresse pas forcément à un public qui va être demandeur de carnage et qui va prendre le film au premier degré (méchant loup = pan pan, quoi). Ou tout du moins, c'est comme ça que je le vois. Evidemment, je ne peux pas m'avancer pour le public américain moyen qui croit toujours que la théorie de l'évolution est un mensonge et que les flingues sont la meilleure invention de l'humanité.

Mais revenons au film, vous comprendrez mieux ce que je veux dire. On comprend dès le départ que le personnage de Neeson ne va pas bien. Il tue, mais n'y prend pas plaisir. Il est déconnecté du reste du monde et même dans ce milieu de froid extrême, il ne recherche pas la chaleur humaine, au contraire, il l'a fuit. Il pleure en silence et sans larmes la disparition d'une femme, de sa vie. Il pense à en finir.

Mais l'accident survient, et tout change. Tout à coup, il faut survivre, à tout prix. Ils sont si peu à avoir survécu au crash. Et les loups sont là. Décidant de trouver refuge dans la forêt afin de s'éloigner du territoire des loups, s'en suit une marche forcée semée d'embûches et de dangers, les loups n'étant pas forcément les plus mortels: le froid, le blizzard, les blessures, et l'abandon...


 
Dans le film, les loups, surtout l'alpha (le dominant) finissent par ne plus être des loups, mais plus une incarnation d'un danger imminent qui va pousser les survivants à avancer sans se retourner. D'ailleurs, l'allure du loup alpha n'est pas naturelle: trop grand, trop gros, aucune peur du feu, trop humain même. On prête par ailleurs aux loups un comportement totalement humain: envoyer un loup omega (le bas de la chaîne, l'outcast), tester les humains, genre "allez, z'y va voir un coup la date de péremption de c'ui-là". Plus improbable que ça tu meurs. On a l'impression que le réalisateur a voulu que ses personnages soient traqués tout en restant ancrés dans la réalité. Il aurait été plus facile d'imaginer une bête surnaturelle, mais le film serait alors entré dans une toute autre catégorie.


Ce chemin de croix est en fait la voie de la rédemption pour Ottway. Il ne retrouve peut-être pas la foi en un dieu potentiel, mais il semble reprendre foi en l'humain, en lui-même. Devenu accro à la vie, il décide de ne pas la perdre sans se battre.


The Grey pourrait donc se targuer de porter le titre rare de "film d'action métaphysique". De l'action il y en a, que ce soit avec le crash, les loups ou les dangers des chemins de montagne. Mais c'est aussi une réflexion sur la vie et sa valeur intrinsèque et ce qu'on est prêt à donner quand, confronté à un monde hostile, on a le choix entre lutter ou abandonner. Le ton est d'ailleurs donné lors de la scène finale. On s'attend à une baston de ouf rythmé par la dernière chanson de Likin Park. Et pourtant, c'est un splendide morceau de piano et de violons qui nous accompagne vers la fin du film, jetant un dernier regard sur les yeux empli de fureur de vivre d'Ottway.

Quant aux loups, malgré mes rires sarcastiques lors de scènes rocambolesques les mettant dans des situations fort improbables, et mes remarques cinglantes, on comprend assez vite, justement parce que les situations sont à la limite du grotesque d'un point de vue zoologique, que le film tente de faire passer autre chose et que les loups ne sont presque plus des loups, juste une menace qui a pris leur forme. Il est à regretter peut-être que l'amalagame risque d'être vite fait (loup = bête à abattre car mangeuse d'homme), mais j'ose espérer que la majorité des gens ayant été voir le film aura eu l'intelligence de voir plus loin.

Once more into the fray.
Into the last good fight I'll ever know…
Live and die on this day.
Live and die on this day.

lundi 25 juin 2012

Avatar - The Legend of Korra

Vous ne vous en souvenez sans doute pas mais en août 2011, je vous parlais de "The Legend of Korra", une sorte de suite/spin-off du dessin animé "Avatar - le dernier maître de l'air" dont Maguth et moi-même sommes fans. Et bien nous avons pu mettre le doigt sur la première saison de Korra, et nom de Zeus, ça dépote grave!

The Legend of Korra relate cette fois les aventures du nouvel Avatar. Aang est décédé, mais a créé Republic City avec Zuko, lieu où maîtres des éléments (les "benders") et non-maîtres peuvent vivre ensemble en harmonie. Malheureusement, la mort de Aang verra ce beau rêve voler en éclats. Et lorsqu'un Avatar s'en va, un autre doit dès lors naître pour protéger le monde. Et c'est en Korra, une jeune prodige provenant d'une tribu de l'eau du Pôle Sud, que l'Avatar se réincarne cette fois. Mais Korra est, depuis son plus jeune âge (vu l'état de sa maison et de sa mère lorsque l'on vient la chercher), une âme rebelle, pleine de fougue et de morgue, très sûre d'elle, sans patience aucune et surtout, très garçon manqué casse-cou. Cependant, Korra ne maîtrise pas encore tous les éléments: l'air lui fait défaut. Et c'est donc en compagnie d'un des propres fils de Aang, Tenzin, maître de l'air, qu'elle devra apprendre son maniement, ainsi que le côté spirituel qui appartient à tout Avatar afin, entre autre, de pouvoir entrer en communion avec les autres vies des Avatars précédents.



Korra et Naga, son Polar Bear Dog

The Legend of Korra diffère ici de la série Avatar - The Last Airbender par son côté plus adolescent. Avec Aang, nous sommes encore dans l'enfance innocente. Les aventures y sont certes dangereuses, les périls multiples, mais la poésie y avait plus de place ainsi qu'une sorte de contemplation, le tout très habillement mêlé à une bonne dose d'humour, une histoire terrible, des personnages hyper attachants, une bande originale à damner un saint et une animation léchée.

Le monde dans lequel évolue Korra affiche déjà une nette différence avec celui tel que nous l'avons connu en compagnie de Aang: nous passons de l'Asie médiévale à une ère pré-industrielle très steampunk à la sauce asiatique. Korra est aussi plus âgée que Aang (17 ans, Aang en avait 12) et déjà très sûre d'elle. Contrairement à Aang, elle est aussi déjà une maître de l'eau, du feu et de la terre presque accomplie, alors que Aang n'avait que l'air. La série est aussi plus dynamique, très nerveuse et plus rapide. Nickelodeon n'a en effet annoncé que deux saisons (Aang en avait quatre, pour les quatres éléments). Le tout s'enchaîne dès lors à un rythme nettement plus effréné, mais très rondement mené et très intelligement ammené. Korra affrontera une révolte et une menace qui risque de changer la face du monde dans lequel elle évolue: Amon, un mystérieux personnage masqué, a en effet la capacité de retirer les pouvoirs des maîtres des éléments.


Korra sera bien sûr aidée dans sa lourde tâche d'Avatar par des amis fidèles, tout comme Aang. Outre l'histoire, l'animation, les personnages et la musique qui sont, tout comme le fut Avatar - the Last Airbender, une tuerie totale, la vraie force de The Legend of Korra réside aussi dans la nostalgie. Nostalgie que nous avons de replonger dans ce monde mais surtout de retrouver certains personnages de la première série. Je n'ai pas honte de l'avouer: j'ai failli chialer comme une madeleine lors du premier épisode lorsque l'on retrouve Katara en vieille dame aux cheveux blancs. On retrouve au fil de la série les anciens personnages (presque tous décédés) du premier opus lors de scènes de flash-back et l'on a un plaisir immense à voir Aang en adulte (troooop classe), Sokka en guerrier sage et averti, Toph en chef de la police suivie de son groupe d'élite de maîtres du métal (une pratique dérivée de la maîtrise de la terre). Chacune de leur apparition nous donnant des frissons et des larmes plein les yeux. Mais nos regrettés disparus ont tous eu une descendance, et nous avons dès lors la joie de découvrir Tenzin et Bumi, les fils de Aang et Katara, Lin Bei Fong, la fille de Toph, et Iroh, le fils de Zuko. Il va sans dire que d'autres feront sûrement leur apparition dans la saison 2, Aang ayant eu trois enfants dont une fille qui n'apparait pas encore dans la première saison.

Aang, Katara, Toph, Zuko et Sokka. Comme ils ont grandi! Mon petit coeur se serre et les larmes se bousculent dans mes nyeux

Au final, The Legend of Korra est du même niveau que Avatar - the Last Airbender, bien que très différent, et c'est avec plus que de l'impatience que nous attendons la prochaine (et déjà ultime) saison.





 Pabu, Bolin (Earthbender), Mako (Firebender), Tenzin (Airbender) et Korra (waterbender et Avatar)


vendredi 22 juin 2012

Le Trône de Fer - le Bûcher d'un Roi

"Ce dernier volume a été l'enfer. Trois enfers et une belle saleté."

C'est en ces termes que George R.R. Martin débute sa page de remerciements à la fin du volume 13 du "Trône de Fer - Le Bûcher d'un Roi".

Et c'est exactement ce que la lecture de ce tôme a été pour moi: un enfer et une belle saleté.


Cela faisait un petit temps qu'on attendait la suite du Trône du Fer, si on considère plusieurs années comme un "petit temps". Autant dire qu'il était attendu ce bouquin. Avec la série qui fait actuellement un tabac (alors que Maguth et moi la trouvons plutôt fadasse et d'un certain ennui), nous nageons en pleine furie Trône de Fer-resque. Un jeune homme m'a même interpellée dans le tram voyant que je lisais le dernier tome, ne sachant pas qu'il était déjà sorti en français. Il est à parier qu'il a filé dans une librairie l'acheter dès sa sortie du tram.

Malgré le fait que les derniers volumes parus - Le Chaos, Les Sables de Dorne et Un Festin pour les Corbeaux en français, et A Feast for Crows en anglais - étaient souvent décriés parce que plutôt lents et un peu ennuyeux, je les avais bien aimé. Un peu comme l'oeil de la tempête en quelque sorte: trop calme pour ne pas cacher un truc monstrueux derrière. Certains personnages avaient disparu des radars et cela était, il est un vrai, un peu frustrant, mais étant donné que mes persos préférés sont Brienne et Arya et qu'elles etaient un des focus majeur de ces derniers tomes, je ne m'en étais pas trop plainte.

Donc je ne sais pas si c'est le temps d'attente, un certain décrocharge, ou tout simplement parce que le Trône de Fer commence à se traîner en longueur et donc à perdre de sa qualité, mais Le Bûcher d'un Roi est tout sauf passionant. Il est pénible. Chiant même. J'avais parfois l'impression de lire des récits bibliques tant c'était ennuyeux. Je le lisais dans le tram parce que je savais que ça m'endormirait, ça veut tout dire...

On retrouve pourtant ici Jon, Tyrion et Davos (le Chevalier Oignon) que j'apprécie beaucoup, mais aussi Daenerys et ses dragons (j'avais fini par total la zapper celle-là, faut dire que c'est loin d'être un de mes perso de prédilection).

Et bien Jon est au Mur. Ouais. Et il y reste. Jon est au Mur. Et il y fait froid. Noooonn?! Ca alors!

Et Tyrion voyage et bouffe. Ouais. Il voyage. Et il n'arrête pas de se demander "où vont les putes" et de penser à Tysha au point que ça en devient plutôt sérieusement agaçant. Autant avant j'aimais beaucoup Tyrion, autant là il creverait que ça ne ferait ni chaud ni froid. Au contraire, il arrêterait de nous bassiner avec son "où vont les putes".

Davos, ben on le sait si on a lu les derniers volumes, Davos crève. Ouais. Ben Davos va crever, et comme une bouse.

Daenerys elle est à Meereen et a de petits soucis politiques. Ouais. Ben Daenerys, elle est toujours à Meereen et a toujours de petits soucis politiques. Et elle mouille sa culotte en pensant à un mercenaire avec une barbe en fourche colorée en une couleur alors que ses cheveux sont teints dans une autre. Après Drogo, qui était quand même trop top, quelle déchéance: tombée amoureuse d'un figurant lambda de la Zinneke Parade (j'aime bien la Zinneke Parade hein, mais bon: Drogo vs Zinneke Parade, heu...).

Y a juste Schlingue qui m'a interpellée. Mais il n'a droit qu'à deux (ou trois?) chapitres dans tout le bouquin. Pas de bol.

Ce dernier volume regorge aussi de descriptions et de récits historiques sur le monde dans lequel se passe les évènements. A nouveau, est-ce le décrochage qui fait que tout ceci devient tout bonnement tellement inintéressant que j'en ai zappé les pages (choses que je ne fais jamais habituellement)? Je ne sais pas trop. En tout cas, ça m'a bien fait chier, ça c'est clair.

A savoir également, le traducteur qui s'était occupé des volumes précédents du Trône du Fer, Jean Sola, a été remplacé par Patrick Marcel suite à des différents juridiques entre Sola et la maison d'édition. Et on le sent plutôt assez fort. Je m'étais habituée au style de Sola et là, au bout des 10 premières pages du Bûcher d'un Roi, je me suis tout de suite dit que quelque chose clochait. J'ai appris par la suite que les traductions de Sola étaient sujettes à maints débats houleux. Il aurait apparemment fort changé le style de G.R.R. Martin, plutôt direct et franc, en une syntaxe plus médiévale. Etant donné que je n'ai pas lu les livres en V.O. et que les traductions de Sola me plaisaient bien, ce changement m'a plutôt fortement dérangée. Un peu comme quand, dans une série télé, on change un acteur et on le remplace par un autre sans rien dire en espérant que le public ne verra rien. Genre...

Au final, j'ai terminé Le Bûcher d'un Roi en une longue semaine de lecture pénible pendant laquelle je me suis dit à trois reprises que j'allais abandonner. Pourquoi ai-je continué? Parce que j'ai appris que Le Bûcher d'un Roi n'était que la première partie du dernier volume paru en anglais du Trône de Fer intitulé A Dance with the Dragons. Et oui, le compte en banque de la maison d'édition française du Trône de Fer va encore faire "$$katching!$$". Du coup, j'ose espérer que peut-être, la suite se révelera moins assommante. Mais pour cela, il faudra encore patienter et subir un décrochage encore un peu plus grand.

Dommage... Vraiment.

mercredi 20 juin 2012

Tranche de vie du parc

Je promène Princesse Lucy tous les jours au parc du W. pendant au moins une heure après le boulot. Ca me déstresse. On prend l'air toutes les deux. Elle fait pipi pendant que moi sur mon smartphone je vais sur le livre des faces voir qui a commenté mes photos débiles. Elle fait caca, et je prépare le p'tit sac pour cueillir son étron en priant pour qu'il ny ait pas de trou dans le sac, que ses selles ne soient pas trop molles (sinon ça colle à l'herbe) et que ça ne fouette pas sa mère grave parce qu'il n'y a pas de poubelles aux alentours.

En général, je rejoins une amie au parc. "Comment veux-tu que je t'appelle sur mon blog moisi?" lui ai-je demandé. "Ne m'appelle pas" a t'elle répondu. Ne-m'appelle-pas, c'est un peu long à taper, mais bon c'est ce qu'elle voulait.

Ne-m'appelle-pas a un chien elle aussi. Evidemment. Parce que si elle n'en avait pas et qu'elle se pointait tous les jours au parc, par vents et marées, pour se promener avec moi, Lucy et son chien imaginaire, je me poserai des questions sur sa santé mentale. Mais son chien est bien réel, comme en attestera la suite de cette histoire. Pour protéger son anonymat, son chien (un cocker) sera appelé Pas-répondu. Je lui ai aussi demandé comment il aimerait que je le nomme sur mon blog mais il ne m'a pas répondu. Pas-Répondu, c'est aussi pas évident à porter comme nom, et c'est galère à écrire, mais bon.

Ne-m'appelle-pas garde aussi le chien d'une voisine partie en vacances. Un petit truc blanc, plus très jeune, à l'anus proéminant et qui se moque comme d'une guigne des ordres qu'on lui donne. Je nommerai ce chien Oubli. Vous verrez pourquoi plus tard.

Or donc, nous étions au parc hier soir. Il faisait bon, un peu venteux mais doux, nuageux mais pas trop, et les tilleuls exhalaient un parfum doux, fleuri et très légèrement sucré qui enivrait mon pif plat d'asiat' aux lunettes qui glissent. Il n'y avait pas trop de monde et nous savourions le moment présent. Nous étions assises sur un des versants vallonés de ce bel espace vert, moi sur un sac en plastique de la Fnac, et Ne-m'appelle-pas sur un sac à crotte sans crotte pour éviter d'attraper un rhume de cul à cause de l'herbe très légèrement humide.

On discutait de tout et de rien, Pas-répondu aboyait de temps en temps en fourrageant dans les fourrés, Lucy courait après les batons que je lui lançais sans jamais les ramener. Et Oubli, et bien on l'avait l'oublié, fâcheuse tendance que nous avions tant ce chien est discret. Il disparaissait puis réapparaissait lors des promenades, comme si il empruntait un tunnel temporel.

Tout à coup, un jeune golden retriever fit son apparition. Un peu foufou, il se mit à renifler l'orifice à crotte de Lucy, qui, étant stérilisée, n'aime pas du tout ça. Pas-répondu courru à son secours afin de chasser le malotru, mais, encombré d'une branche d'arbre de la taille d'un gosse de 12 ans qu'il voulait absolument ramener avec lui, il finit par abandonner la tâche de garde du corps et se contenta dès lors d'aboyer sur sa bûche, ce qui, vous vous en doutez, ne fit ni chaud ni froid au golden retriever lécheur de trou-de-balle. Ce dernier n'avait pas plus cure des hurlements de sa maîtresse pour le ramener à ses pieds. Quant à Oubli, il tentait de se faire oublier de ce gros chien venu d'il ne savait où.

Vint alors se rajouter à l'équation un cinquième chien, un labrador de bonne taille, les poils de crête tous relevés, ce qui n'est jamais bon signe. S'en suivi un méli-mélo / manège tournicotant de poils, aboiements, queues fouettant l'air et sorties des rectum canin, tout ça à moins de 48.3 cm de nos propres visages à Ne-m'appelle-pas et moi-même, avec Pas-repondu qui continuait à hurler sur la branche qu'il avait ramenée et qui gisait, morte, à ses pattes. Pourquoi les chiens s'obstinent-ils à toujours jouer, courir ou se battre entre nos jambes ou sur nos genoux reste un mystère à éclaircir.

Enfin, le jeune golden retriever se décida à rallier le vaisseau-mère qui avait la forme d'une jeune femme mince aux cheveux tirant légèrement sur le roux et en sandales d'été. Pas-répondu ayant enfin abandonné sa branche morte de 38kg, il se dirigea d'un pas gaillard vers le labrador à crête afin de défier celui-ci en un duel mortel de regard en coin. S'en suivi un défi angoissant de coups d'oeil en oblique et de retroussement de babines, Pas-répondu tentant qui plus est de paraître plus grand que le labrador sans comprendre qu'il lui manquait facilement 14cm au garrot au minimum. Cest à bras-le-corps que dû intervenir la maîtresse du labrador à crête afin de ramener celui-ci dans son giron, tout en s'excusant platement du comportement de son chien. Le calme revint enfin. Pas-répondu pu se consacrer à nouveau à son travail de percheron ardennais dans les fourrés, Lucy pu à nouveau courrir après des bâtons sans les ramener et Oubli fut à nouveau oublié.

C'est alors que la tête chevelue d'une dame connue de tous les maîtres de chiens mâles apparu au sommet de la pente sur laquelle nous étions sises (en fait, c'était dans notre dos mais on l'a vue en se retournant). Une dame possédant trois chiens, dont une chienne en châleur. Une dame qui s'obstine à venir au parc avec cette chienne, et qui du coup, rend tous les mâles fous d'excitation. Cela fait deux semaines que l'on essaye d'expliquer à cette dame que non, vraiment, venir au parc avec une chienne en pleine chasse, c'est pas le mieux à faire, surtout à l'heure où l'on peut lâcher les chiens. Deux semaines que cette dame nie totalement le bien-être de tous les autres promeneurs et de tous les autres chiens. Une dame à abattre quoi.

Pas-répondu ne fut bien évidemment pas insensible aux charmes sanglants de la chienne de cette pauv' dame un peu ramollie de partout mais surtout du bulbe. La solution trouvée par cette charmante imbécile: porter sa chienne dans ses bras. Pas-répondu n'en fut pour le moins pas dupe et entrepris de sauter sur la dame dans l'espoir vain d'apercevoir la rose plapitante d'amour de cette chaudasse de chienne. Tout comme le jeune chien d'un autre promeneur par ailleurs. Dans ma tête, je voyais déjà quel sorte de tableau cela pourrait donner: imaginez le style de La Dame à la Licorne, mais en lieu et place d'une donzelle, placez une grosse dame de +/- 60 ans à la chevelure filasse et en même temps bouffante, portant une chienne à la vulve gonflée et légèrement tachée de sang, avec aux pieds de la grosse dame deux chiens, un cocker et un petit chien mince et noir debout sur leurs pattes arrières, faisant le beau en quelque sorte, la langue au vent et le pénis humide à l'air. Voilà, vous avez "La Connasse du Parc", un chef d'oeuvre malheureusement pas rare du tout et gratis qui plus est.

Ne-m'appelle-pas n'eut pas d'autre choix que d'aller chercher Pas-répondu par la peau du cou et de le tenir pendant que la décérébrée faisait son tour, laissant sa chienne uriner partout, ce qui, en langage chien, est l'équivalent des petits mots laissés sur les cloisons des chiottes publiques, genre "je baiz pour un choco - apèllle moi au 0123456".

Une fois la dame disparue dans le petit bois jouxtant les plaines du parc, Ne-m'appelle-pas lacha son chien qui fonça droit lire le petit mot laissé par la cette chaudasse de chienne qui "baiz pour un choco". Ne-m'appelle-pas resta donc debout pendant 15 min, les yeux rivés sur son chien pour empêcher celui-ci d'aller échanger son Kinder Bueno contre une partie de pattes en l'air. Je suggérais alors de déplacer nos trônes de plastiques et de nous asseoir à proximité de l'endroit où Pas-répondu commençait à décryptre la lettre d'amour urinaire de la chienne, histoire que mon amie ne reste pas debout pendant une heure et qu'elle puisse intervenir si son chien décidait de fuguer pour retrouver sa belle (ce qu'il tenta d'ailleurs de faire plusieurs fois).

Nous étions à peine assise qu'une effluve nauséabonde vint titiller nos narines. Une sorte de mélange de prout marinée dans du vinaigre avec une touche de fermentation de viande rouge. De la merde en d'autre terme. "Je savais bien que j'avais marché dans quelque chose de mou" dit alors mon amie d'un ton peiné. Ayant décidé de porter ses bottes à semelles crantées pour la promenade, c'est avec horreur que nous avons constaté que toutes les rainures de sa botte droite étaient pleines de matières fécales (mal)odorantes. Nous maudîment sur plusieurs générations le/la maître(sse) de chien qui n'avait pas ramassé les déjections de son clebs.

Vint se rajouter à cette découverte le sadisme de Pas-répondu qui, nous voyant occupées à contempler une masse de caoutchouc collée au pied de sa maîtresse, fainta retourner fourrager dans les buissons avant de tenter une fuite vers les bois dans lesquels avait disparue l'élue de son sperme. Fuite vaine car Ne-m'appelle-pas pu l'intercepter à temps, faisant voltiger dans les airs des particules odorantes de merde canines tel le pollen au printemps à chaque pas qu'elle fit.

Je suggérais alors à mon amie de lever le camp et de faire le tour du parc au lieu de rester statique afin de distraire Pas-répondu. Le stratagème fonctionna plutôt bien, et nous pensions pouvoir clôre la promenade de manière plus calme. De plus, cela permis à Ne-m'appelle-pas de frotter sa botte dans le gravier et l'herbe afin de la nettoyer. Nous avons même sauté de joie en apercevant un résidu de flaque d'eau boueuse dans laquelle elle pu faire patuager son pied aux remugles d'étron.

Nous marchions depuis à peine 10 minutes lorsque, ayant retrouvé Oubli que nous avions à nouveau/encore (biffez la mention inutile) oublié, Ne-m'appelle-pas  chercha soudain Pas-répondu. Il était en fait tout près, dans de hautes herbes, quand soudain, un bruit étrange sorti de sa gueule, une sorte de "RaakkkkGAAaaarrrggh" rauque et mouillé. Pas-répondu venait de vomir.

Ne-m'appelle-pas resta d'un calme olympien. Elle sorti le seul et unique mouchoir en papier qu'elle avait en sa possession et entrepris de nettoyer le museau nauséeux de son chien. Heureusement, à quelques mètres de là se situe une petite baraque en brique qui n'ouvre qu'en été, abritant un monsieur-pipi faisant aussi office de vendeur de glaces, boissons, chocolat etc, mélange commercial pour le moins étrange grâce auquel nous pouvons maintenant avoir le chocolat au bord des lèvres de multiples façons. A l'extérieur de cette baraque a été installé un robinet afin d'abreuver les chiens et tout récemment, nous y avons trouvé un évier au ras du sol, fixé au mur (je le croyais déposé là comme un déchet), et qui fait en fait office d'abreuvoir. Amis du design et de la grande classe, bonjour! Outre le look abominable de la chose, l'évier en question était plein d'eau, de feuilles mortes, de brindilles, de cailloux, bref, il était clairement hors de question que nos chiens s'abreuvent là-dedans.

Ne-m'appelle-pas y plongea donc sa botte crottée en fronçant le nez avant de refaire couler de l'eau pour tenter de nettoyer l'évier. Quant à moi, je réprimais un brusque haut-le-coeur. La vue de ce lavabo dégueulasse accroché au mur me révulsant au plus haut point. J'ai toujours eu un souci avec la saleté. Au point que je me demande si je n'acheterai pas des lingettes pour mes mains. Monk a raison tout compte fait, ce monde est si sale.

Heureusement, rien de bien notable ne nous arriva par la suite. Nous ralliâmes la sortie du parc sans autres incidents ormis l'oubli de Oubli que nous retrouvâmes de suite. La promenade se clôtura par les salutations de rigueur à un autre habitué du parc qui nous lâcha une blague d'une finesse de la taille d'une enclûme.

C'était un jour au parc comme un autre, après tout.

vendredi 15 juin 2012

Open Space - Joshua Ferris

Je me rend compte que, malgré que j'avale près de deux livres par semaine, je fais très peu d'articles sur mes lectures, ce qui est très bête de ma part. Je vais donc tenter d'être un peu plus régulière (histoire d'alimenter un peu ce blog ayant dépassé la date de péremption) et surtout moins paresseuse :p Tenter j'ai dis hein.

"Open Space", je l'ai trouvé lors de nos balades dominicales et digestives au Petit Filigrane. Le titre tout comme la couverture avaient attiré mon oeil. Un livre traitant de la vie de bureau! Enfin! Croyant n'avoir jamais rien lu de la main de Joshua Ferris (j'avais tort sur ce point mais j'y reviendrai plus tard), c'est avec empressement que je me suis emparée de son bouquin.


"Open Space" (qui signifie "bureau paysager") est raconté par une sorte de voix off, un narrateur non identifié qui relate les faits tout en faisant partie des personnages concernés. Le cadre est ici une agence de pub américiane en plein déclin. C'est la crise, et la douce vie telle que l'on connue les employés de la firme fout le camp dans les cartons qu'emportent avec eux les malheureuses victimes du licenciement. Sans parler des rumeurs sur le cancer probable de la directrice. Mais il faut continuer à travailler, à vivre dans cet open space. Alors on continuer à raconter des ragôts lors des pauses cafés, à médire sur les collègues, à être très concentré lors des réunions pour pouvoir glander après, à espioner machin qui a l'air de se disputer avec sa femme dans leur voiture pour pouvoir courir mettre le reste de l'équipe au courant. La vie de bureau quoi.

J'ai trouvé "Open Space" totalement jouissif et vraiment drôle, très cynique et sarcastique, et je me suis retrouvée dans cet environnement bureaucratique hypocrite. Les ragôts, les phases de glande, les moqueries entre collègues et ce même si le sujet est tout sauf comique, la crainte, à un moment, de la crise et de qui va se faire virer (car oui, on a aussi connu ça) et ce soulagement mêlé de pitié et de joie quand on se rend compte qu'on a pas perdu son job (alors qu'on arrête pas de se dire qu'il faudrait démissioner pour "vivre!" autre chose) mais que des personnes qu'on connaissait (de loin) ont été éjectées.

Le livre peut se divisier aussi en trois parties: la première relate l'ambiance de bureau avec tous ses travers, et c'est, bien évidemment, ma partie préférée. La seconde parle du cancer de la directrice - nettement moins drôle, cela va sans dire. La dernière prend un ton plus dramatique, à moins que ce ne soit la partie centrale, plus grave, qui déteint sur la perception que l'on a de la suite de l'histoire.

Chose étonnante, Maguth a trouvé ce livre tout sauf drôle et cynique. Anxiogène est le mot qui, d'après lui, le définissait le mieux. Est-ce parce qu'il ne travaille pas dans un bureau? Ou est-ce parce que j'ai un humour vraiment pourri?


Ce qui est assez comique, c'est que javais déjà lu un roman de Joshua Ferris il n'y a pas si longtemps que ça: "Le Pied Méchanique". Et j'avais détesté. Heureusement que je ne m'en souvenais pas sinon je n'aurais sans doute pas acheté "Open Space" et donc raté une bonne tranche de rire. Mais sarcastique le rire. Très sarcastique.

jeudi 14 juin 2012

Critique de film: New Year's Eve

Sun Stars: *
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année: 2011
Réalisé par Garry Marshall
Avec Michelle Pfeiffer, Zac Effron, Jessica Biel, Robert de Niro, Halle Berry, Carla Gugino, Cary Elwes, Katherine Heigl, Jon Bon Jovi, Sofia Vergara, Ashton Kutcher, Lea Michele, Sarah Jessica Parker, Abigail Breslin, Josh Duhamel, Hilary Swank, Ludacris


Ou comment sortir un film avec une chiée d'acteurs connus et pas mauvais et en faire une bouse. Je n'illustrerai même pas cet article avec des photos du film vu que je devrais en mettre pour chacune des stars à l'affiche et que ça ferait un peu nawak vu le nombre...

Garry Marshall n'est pas un mauvais réalisateur. Il nous a quand même apporter Pretty Woman qui restera dans la légende et qui fit de Julia Roberts une méga star malgré son charmant sourire de jument. Plus récemment, il est responsable de Valentine's Day qui était déjà nettement en-dessous de la moyenne. Avec New Year's Eve, on touche le fond ou presque.

New Year's Eve, c'est un Love Actually wanna be raté avec des acteurs qui jouent comme des manches et un scénar d'une banalité affligeante: nous sommes le 31 décembre 2011 et nous allons assister pendant près de 2 heures à un chassé-croisé de personnages caricaturaux au possible, le tout baigné dans une atmosphère gnangnan et guimauvesque de fin d'année américaine.

Le film commence et au bout de 3 minutes, je me suis demandée si c'était mon humeur massacrante du moment qui déformait le film, ou si vraiment, mais vraiment, toutes ces stars jouaient comme des pieds. Maguth m'a rassurée en me confirmant que de fait, c'était abominable. On a hésité à continuer mais, milieu de semaine oblige, on était un peu beaucoup paresseux et l'idée de changer de film alors qu'il était déjà 22.00 passé nous fatiguait encore plus. Et puis, peut-être que ça allait s'améliorer avec le temps...

Nous avions tort. Ô combien tort.

Dans New Year's Eve, toutes les gonzesses ont été maquillées au karcher à fond de teint au point de ressembler à des mannequins de cire. C'est dérangeant. C'est glauque. C'est affreux.

Dans New Year's Eve, tout le monde a des dents ultra bright qui brillent comme neige au soleil. Vous avez déjà vu quelqu'un qui s'est fait blanchir les dents à l'excès en vrai? Moi oui. C'est affreux.

Dans New Year's Eve, le montage a été fait à la hache. De dos l'acteur a les bras croisé, mais vu de face, il les a le long du corps. C'est comme ça tout le long du film. C'est affreux.

Dans New Year's Eve, ça dégouline de bons sentiments. Le pire moment étant le speech de Hilary Swank. Prenez un seau à vomi, vous en aurez besoin. C'est affreux.

Dans New Year's Eve, Bon Jovi joue une méga star du rock que toutes les gonzesses s'arrachent. Bon Jovi il est has been. Bon Jovi il est botoxé à mort. Bon Jovi est tout sauf un sex symbol. C'est affreux.

Dans New Year's Eve, Lea Michele joue comme dans Glee et chante comme dans Glee. A la télé, dans une série sympa ou surjouer passe bien parce que le "cadre" s'y prête, c'est nickel. Dans un film, c'est juste affreux.

Dans New Year's Eve, en fait, y a pas un seul acteur qui joue correctement. Et pourtant y en a une pléïade. C'est affreux.

Dans New Year's Eve, même le générique de fin avec des scènes ratées censées être drôles est affreux.

Bref, New Year's Eve est un vrai navet mais qui a été super bien vendu par des stars au glamour dégoulinant, un peu comme si, lorsque vous allez acheter un pistolet-boudin à la kermesse du coin, c'était tout à coup Charlize Theron ou Jake Gyllenhaal en tenue de soirée qui vous tendait un super emballage avec paillettes d'or et ruban de soie. Mais dans l'emballage, ça reste un pistolet-boudin. J'ai rien contre les pistolet-boudin (au contraire, c'est la nourriture des dieux!), mais faut pas que le pain soit rassi et la peau du boudin trop épaisse, vous voyez ce que je veux dire?

Au final, on peut regarder New Year's Eve dans son entierté sans (trop) perdre de neurones, mais cela reste un navet. Regardable, certes, mais un navet quand même. A regarder quand vous n'avez aucune alternative et/ou que vous êtes crevé et/ou que vous avez raté un peach crisp et que ça vous a foutu de mauvais de poil.

mercredi 13 juin 2012

Promenons-nous dans les bois

"Je voulais moi aussi un peu de la suffisance du gars buriné qui promène un regard d'acier sur l'horizon lointain et dit lentement, avec un reniflement viril: "Ouaip! J'ai chié dans les bois. Et pas qu'une fois."

En page deux du livre de Bryson trône cette phrase qui m'a tout de suite fait dire à Maguth que j'aimerais ce bouquin.


"Promenons-nous dans les bois" est en fait paru sous le titre "a walk in the woods" en ... 1998! Traduction à la bourre donc vu que le livre n'est paru en français qu'il y a peu. Je ne connaissais pas du tout Bryson, mais une chose est sûre: je vais dès à présent traquer ses bouquins!

L'histoire ici est assez simple et non fictive: Bryson et son pote Katz, la quarantaine bien entamée à l'époque et le petit bide de rigueur qui va avec, décident de goûter à la rando, et pour se faire se lancent sur l'Appalachian Trail, une sorte de GR de la mort qui tue, long de plus de 3.480km et traversant 14 Etats avec des niveaux de difficultés variables.

Pour toute personne ayant déjà fait de la "vraie" rando - à savoir une marche de plusieurs jours avec un paquetage de plus de 10kg, prévoyant bouffe et eau - le récit de Bryson ne pourra que réveiller des souvenirs en vous. Que ce soit lors de l'achat de son matos dans un magasin de randonnée avec l'aide d'un pro qui lui parlera de détails techniques auxquels il ne pige que dalle, de la difficulté des premiers jours de rando et des rythmes de marche différents selon les personnes, des rencontres sur les sentiers et des gens qui vous dépassent au trot alors que vous êtes en nage et au bord de l'apoplexie, de la crasse qui nous recouvre et auquel on ne prête même plus attention, des gîtes et refuges de tout acabit, du drôle de rapport qu'on a avec le bouffe après des jours de privation (le Coca devient un nectar des dieux et le fromage indistriel un met rare et raffiné, si si, je vous assure!), de la sensation d'un vêtement mouillé par la sueur alors que le vent se lève, et de cet effet étrange et que j'aime tant qui fait que, lors d'une longue marche éreintante, on se retrouve un peu déconnecté du monde et on finit presque par savourer la douleur engendrée par cet effort intense, tout ici sent le randonneur, et je ne parle pas seulement de chaussettes ou de slip non lavés avec Ariel depuis une semaine. Le roman de Bryson ne s'adresse bien évidemment pas qu'aux randonneurs, loin de là, mais si comme moi vous en avez déjà fait, cela ne vous le rendra que plus jouissif.

Bryson possède en prime un sens de l'humour décapant, et j'ai dû me retenir de m'esclaffer plus d'une fois dans le tram, la phrase d'accroche de cet article n'étant qu'une parmi tant d'autres qui figurent à présent dans mon panthéon de réparties qui déchirent. Etant américain mais ayant vécu pendant longtemps en Angleterre, il porte aussi un regard plutôt corosif sur son pays natal et le comportement de ses compatriotes.

En prime de son compte-rendu biographique sur son épopée montagnarde, il réussit à étoffer son histoire d'anecdotes historiques et écologiques passionnantes et parfois aberrantes où l'on apprend tout en se distrayant. Si mes profs de sylviculture avaient pu être d'aussi bons conteurs que Bryson, je crois que j'aurais retenu plus de choses :p

"Promenous-nous dans les bois" est un superbe ôde à la randonnée, à la nature sauvage, à la montagne qui me donne envie de prendre mon sac à dos et de marcher, marcher, marcher. C'est aussi un très bon livre à lire si vous n'avez jamais fait de randonnée mais prévoyez d'en faire une, ou si, par procuration, vous voulez en ressentir les sensations. Croyez-moi: tout est vrai, et je parle d'expérience!

lundi 11 juin 2012

Critique de film - The Descendants

Sun Stars: ***
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année: 2011
Réalisé par Alexander Payne
Avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller, Nick Krause, Matthew Lillard
Adapté du roman de Kaui Hart Hemmings


Oui, je sais, je suis dans une phase "drame de la vie" point de vue film... L'âge sans doute :p

Matthew King (Clooney) est un avocat doublé d'un héritier vivant à Hawaï avec sa femme et ses deux filles de 10 et 17 ans. Comme tout avocat qui se respecte (et je parle d'expérience...), il consacre beaucoup de temps à son travail, et peu à sa famille, ce qui lui vaut pas mal de reproches de la part de sa femme et de son ado rebelle. Mais tout bascule le jour où, victime d'un accident nautique, la femme de Matt sombre dans le coma pour ne plus en ressortir. Matt se retrouve alors seul et désemparé face à Scottie, sa gamine de 10 ans qui ne sait pas comment gérer la situation et Alex, une ado intenable. Sans compter le fait que, étant un riche héritier, il doit gérer la vente d'un terrain familial immense avec une foultitude de cousins, et qu'au fil de l'histoire il découvrira un secret dans la vie de sa femme qui embraquera sa famille dans un mini-périple qui finira par les rapprocher tous.

Alex-too-sexy-for-my-bikini, Matt-anti-look-Nespresso, Scottie-la-benjamine-attendrissante et Sid-le-mou-du-bulbe. L'A-team de The Descendants.

The Descendants est un drame doux-amer qui m'a beaucoup plus, bien qu'étant, à mon sens, plutôt classique, mais ne tombant jamais dans la sensiblerie ou la facilité.

George Clooney interprète le personnage de Matt avec beaucoup de pudeur sans jamais le rendre ridicule. Mais pour moi, c'est la jeune actrice Shailene Woodley qui m'a marquée: une sorte de clone de Natalie Portman et de Kristen Stewart qui joue avec brio le rôle d'Alex, l'ado ingérable, flanquée de Sid, son copain un peu mou du bulbe qu'on a parfois envie de frapper et parfois envie de tenir dans ses bras.

Dans The Descendants, on sourit, on est ému, on frémit un peu, mais jamais à l'extrême, ce qui rend le film étrangement superficiel et presque distant mais en même temps plein de douceur et de pudeur, pour ne pas dire de candeur. Payne réussit aussi à rythmer son film avec intelligence, y ajoutant une pincée de drame là, une petite scène comique ici, un léger sentiment d'urgence et de stress par là, le tout s'emboitant parfaitement pour former un tout cohérent et agréable à regarder.


La fin du film est très belle et l'au revoir de Matt à sa femme reste un hommage sublime à quelqu'un qu'il a aimé pendant des dizaine d'années, avec les hauts et les bas que cela implique. On le sent changé, encore paumé avec ses deux gamines sur les bras qu'il apprend à connaître mais on sait que tout ira bien à présent.

Un joli film qui vous restera en tête pendant quelques jours et auquel vous repenserez avec nostalgie en souriant un peu. Et si je me souviens bien, c'est aussi cela que j'ai ressenti après avoir "About Schmidt" du même réalisateur, sa signature en quelque sorte.

Bienvenue ici ! Welcome !

Un joyeux bordel et un véritable mic-mac de ce que j'aime (ou pas), avec photo, jeux débiles, sondages navrants, bref, ma vie quoi ;) N'hésitez pas à laisser un p'tit mot!
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