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lundi 27 octobre 2008

Où il est question d’une réception privée et de ma maman…

An l’an de grâce 2008, le 22 octobre pour être précise, qui était un mercredi pour être encore plus pointilleuse, avait lieu au Bozar une réception privée réservée aux clients de Cambio. Cambio, pour ceux qui ne connaissent pas, est la petite entreprise qui a eu les « bourses » (parce que dire « couilles » ça se fait pas. Oups !) de lancer le système de car-sharing en Belgique. Il s’agit de voitures à louer pour un prix minime et pour une durée de temps variable qui permet aux personnes ne possédant pas de voiture de pouvoir en profiter, tout en continuant à utiliser les transport en commun (pour plus d’info, voir le site : http://www.cambio.be/).

Cambio fêtait donc ses 5 ans d’existence et invitait tous ses clients à venir découvrir l’exposition « Le Sourire de Bouddha » au Bozar, le tout sur fond de réception privée. La classe quoi ! Décidée à faire profiter une personne de mon entourage de cette invitation, j’invitais donc ma douce Maman à venir découvrir avec moi cette exposition.

Arrivée à 18.30, heure du début de ce « happening » très select, nous nous retrouvâmes donc noyée dans une foule de gens très bien habillés et coiffés et sentant bon le shampoing. Pas de bol pour ma maman qui était très classe, sa fille négligée apparu portant son jeans d’ouvrier (pour reprendre les mots d’Oli), un bête pull à col roulé ayant subit trop de lessives et le cheveu un peu gras après une journée de travail un peu houleuse. Le tout rehaussé par mon sempiternel sac à dos vieux de 5 siècles… On peut mieux faire me direz-vous mais bon, hein, après tout, c’est le milieu de la semaine, après le boulot en plus, et je devais me laver les cheveux que le samedi alors bon !

Arrivées devant l’entrée du hall dans lequel le brouhaha de la réception se faisait de plus en plus vociférant, nous nous heurtâmes cependant à un cerbère, qui, fort étrangement, laissait passer les monsieurs ayant dépassés l’âge canonique de 70 ans et arborant un costume, ou les madames aux vêtements flamboyant de noirceur classique et à la mise en plis d’un autre temps. Vous pensiez qu’avec ma face de citron on m’aurait peut-être laisser entrer sans poser de questions : « elle est chinetok comme l’expo, elle a pas l’air d’avoir de fric pour une bagnole donc elle doit sûrement utiliser Cambio » - ben non ! Moi j’ai dû montrer patte blanche, exposer ma carte Cambio aux yeux de tous ces voyeurs afin de pouvoir entrer ! La malédiction du cheveu presque gras avait encore frappé !!

Une fois passé le contrôle d’identité, la fouille corporelle (« penchez-vous en avant et … » ha non ça c’est dans Prison Break !) et le passage au rayon X de mon sac à dos millénaire, nous pûmes enfin entrer dans le royaume des petits fours ! Des gentils jeunes hommes en blanc passaient entre des groupuscules compacts de gens souffrant de malnutrition et de famine aggravée vu la vitesse à laquelle ils engouffraient les zakouski. Très sages, Maman et moi ne nous repûmes que d’un verre d’eau et de quelques centaines de petits canapés à la mousse de canard, au saumon, au fromage blanc avec des bouts de truc vert et goûtu dedans, ainsi que quelques petites brochettes de tomate-mozarella, de mini œufs de caille (je présume) et de scampi. Des bagatelles quoi !

Nous dûmes ensuite subir le speech bien trop long du responsable Cambio – c’est d’ailleurs là qu’on se rend compte que depuis l’école primaire on a pas beaucoup changé : quand on perd le fil d’une explication ou d’un speech, on discute avec son voisin et ça fait plein de bruit ! Discours de plus rendu encore plus pénible par le manque de réapprovisionnement de canapés, ce fut atroce !

A la fin du « merci d’être client, d’être venu, d’être client, d’être venu, d’être client, etc », nous pûmes enfin entrer dans l’exposition, mais par petits groupes vu la masse de courtisans en habits d’apparat présent à la réception. Je passerai sur l’expo qui fut intéressante sans être exceptionnelle, afin d’en venir de suite au highlight de la soirée !

Une fois sorti de l’expo, Maman et moi nous mîmes à la recherche des sauveurs du monde : les jeunes hommes en blanc avec un plateau en argent sur lequel trônait la nourriture des dieux. Pas de chance, ils étaient devenu une espèce en voie de disparition. C’est en nous dirigeant vers la sortie, à quelques pas du stand d’accueil et à l’endroit précis où les bruits se répercutent le mieux dans toute la salle, que nous repérâmes une tache blanche émettant une lumière éblouissante : un sauveur !! Nous nous précipitâmes vers ce demi-dieu afin de saisir entre nos doigts gourds un dernier petit four à moitié sec.

Et c’est là que le drame se produisit !

Le canapé à la mousse de canard, un peu sec donc, ne glissa pas délicatement vers le système digestif de ma gracieuse mère. Au lieu d’être doucement porté par un flux salivaire, il décida soudain de se coincer dans sa gorge et de l’irriter au plus haut point.

Dois-je rappeler donc que nous nous situions dans une salle à la sonorité atroce qui répercutait tous les bruits en les multipliant par 1.534.927 ?

C’est donc à ce moment que, s’étouffant sur un petit canapé tout sec, un bruit atroce franchit les lèvres de ma chère mère. Une toux mêlée à un crachotement lui-même fusionné avec un bruit de déglutition forcée. Une sorte de « Kerrrreuhaaggllll » qui se répercuta sur tous les murs, le plafond, les colonnes et même les verres des autres gueux qui osèrent porter les yeux sur nous.

Les hôtesses regardèrent ma génitrice avec un regard mêlant effroi et surprise, le cerbère sursauta et, je pense, lâcha un petit pet de peur, pendant qu’un autre invité à l’allure fort virile poussa un petit cri de femmelette.

Je me préparais d’ors et déjà à mettre en pratique mes cours de secourisme afin d’empêcher Môman de s’étouffer sur un zakouski lorsqu’elle me sourit entre deux « eurk » afin de me dire que non, ça allait.

Tout cela pour dire que, donc, si vous voulez vous faire remarquer lors d’une réception privée, je vous prête ma maman, mais faites bien attention à lui donner un p’tit canapé un peu sec…

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